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À bientôt

364 jours de voyage

37 000 km parcourus et aucune déconvenue.

Aucun gros problème de santé, juste des rhumes, des égratignures un peu partout, des oreilles douloureuses après des baignades intensives, quelques migraines...

Aucun vol, aucune effraction sur Carapatte. Nous faisions bien attention de ne rien laisser en évidence ou de cacher tout ce qui avait de la valeur dans la cache confectionnée par Tom. Nous évitions aussi de laisser Carapatte sans surveillance pendant trop longtemps. Ces quelques précautions nous ont permis de ne pas avoir de mauvaises surprises.

Quelques problèmes mécaniques (pompe à essence, radiateur, joint du liquide transmission...), mais rien de très grave. Carapatte n'est plus toute jeune et elle n'aime pas trop les montées, mais elle nous aura permis de réaliser un superbe voyage. C'était le véhicule qu'il nous fallait. Les aménagements fait par Tom avant le départ étaient bien pratiques (ajout d'une 2ème cuve d'eau propre pour plus d'autonomie, espace de rangements optimisés, plan de travail supplémentaire à la cuisine, table un peu plus grande, tiroirs sous la table pour les feutres, crayons et feuilles des enfants...).

Canada

C'est le pays où on a le plus roulé : 6500 km en 37 jours.

On ne peut pas le nier, le Canada c'est immense et c'est magnifique. Notre coup de cœur familial dans ce pays : les Rocheuses. C'est dommage que ce soit si loin du Québec car on a tous envie d'y retourner.

États-Unis

Deux séjours :

le premier dans l'ouest, pendant 3 mois, 9000 km parcourus

J'en rêvais depuis longtemps des grands parcs de l'ouest américain... Eh bien, je n'ai pas été déçue ; c'est grandiose ! Tout est extraordinaire : les arches, les couleurs de la roche, les geysers, les canyons, les animaux, les formations rocheuses, l'immensité des paysages...

On a fait très peu de villes ; ce n'est pas ce qu'on était venu chercher. Mais on a adoré San Francisco ; l'ambiance est très détendue, les maisons sont belles, les cable-car amusants, le Golden Gate est majestueux, la prison d'Alcatraz impressionnante...

le deuxième dans l'est, pendant 2 mois, 6000 km parcourus

Les premiers colons, la guerre d’indépendance, l’esclavage, la guerre de sécession…, les grandes étapes de la construction des États-Unis, ont eu lieu dans l’est du pays. Très instructif, ces deux derniers mois.

On a visité ou traversé 28 états (sur 50) et on peut dire que les USA c’est bien plus qu’un pays : le Montana, la Californie ou la Louisiane n’ont vraiment pas grand-chose en commun.

Mexique

4 mois en tout (3 mois à l'aller, 1 mois au retour), 9500 km

On a beaucoup aimé le Mexique, il y a tant à voir : villes coloniales, mer turquoise, animaux marins (otaries, requin baleine, tortues, poissons multicolores), artisanat varié. On y a rencontré des gens merveilleux et contrairement à tout ce qu’on peut entendre, nous n’y avons jamais ressenti d’insécurité.

Amérique centrale

2 mois, 5000 km

dont 23 jours au Costa Rica

Mima est venue nous y rejoindre. On a passé un très bon moment. De belles plages, une végétation luxuriante et une très grande variété d’animaux : un trio gagnant pour toute la famille.

15 jours au Guatemala

Un vrai coup de cœur pour ce pays encore authentique.

Le site Maya de Tikal est une merveille au milieu de la jungle, les tenues traditionnelles des femmes et aussi des hommes sont magnifiques, le marché de Solola est un dépaysement total.

13 jours au Nicaragua

Pays le plus pauvre d’Amérique central, mais on y a fait de belles rencontres avec la population locale. Entre plages et volcans, nous avons bien apprécié ce pays.

10 jours pour le Belize, le Honduras et le Salvador

On n’a pas eu le temps de s’y attarder, mais nous n’avons pas de regret. Pas grand-chose à voir apparemment…

On a rencontré plein de voyageurs, des jeunes couples, des retraités, des familles, des cyclistes. On fait partie d'une grande famille d'explorateurs-aventuriers-rêveurs-fous. Tous différents, mais tous avec la même envie de faire un break dans nos vies pour découvrir le monde.

On a fait aussi de belles rencontres avec la population locale. Pour quelques minutes, quelques heures ou quelques jours, ces gens nous ont ouvert leurs bras et accueillis comme si nous étions des amis de longue date. Une belle leçon d’altruisme et de générosité !

Après un an de voyage, toute la famille est contente de retrouver de l'eau potable qui coule du robinet, des bonnes douches à volonté, de l’électricité et de l’internet à tout moment, de l'espace pour s'isoler quand on le veut... Eh oui, vivre à 6 dans moins de 20 m3, pendant un an, ce n'est pas tous les jours évident. Il faut prendre le moins de place possible pour essayer de ne gêner personne, accepter la mauvaise humeur des uns et des autres certains jours, se mettre dans une bulle pour ne plus entendre les cris des enfants qui s’amusent (ou se chamaillent) à longueur de temps…

Ces quelques difficultés sont amplement compensées par le coucher et le lever de soleil à Monument Valley, le grizzly qui traverse la rivière tranquillement juste sous nos yeux, le sourire d’Eduarda qui tisse des tapis à longueur de journée, les baignades dans les eaux turquoises d’Agua Azul, la lente progression des paresseux au-dessus de nos têtes, les jeunes mexicains qui viennent à notre rencontre un soir et nous jouent de la guitare, chantent et dansent tout simplement… Tant de moments fantastiques qui resteront dans nos mémoires encore longtemps.

La Terre est belle, la Vie est courte, profitons-en !

Merci à tous ceux qui nous ont encouragés, aidés, suivis dans notre aventure.

Merci à tous pour vos messages et commentaires sympathiques.

Les états du nord-est des USA constituent la Nouvelle Angleterre. Nous parcourons rapidement le Connecticut, Rhode Island et le New-Hampshire, nous n'atteignons pas le Maine et nous attardons un peu plus dans le Massachusetts et le Vermont.

On fait un petit tour à Cape Cod ; la route est agréable, les maisons sont belles,

mais on ne trouve aucun accès aux plages (soit privées, soit accessibles en 4x4, soit parking réservé aux résidents…). Du coup, on quitte l’île pour rejoindre Plymouth, un peu plus au nord.

C’est ici qu’a accosté le Mayflower, en 1620. Ce bateau transportait 102 immigrants anglais entre Plymouth, en Angleterre et la colonie de Plymouth, dans le Massachusetts. Parmi les occupants du bateau se trouvaient trente-cinq dissidents anglais, des Pères pèlerins (Pilgrim fathers), très pieux, fuyant les persécutions de Jacques Ier et à la recherche d'un lieu pour pratiquer librement leur religion. Ces Européens furent les premiers colons à s'établir durablement en Nouvelle-Angleterre.

On peut voir ici une réplique du Mayflower.

On est le 4 juillet (jour de la célébration de l’indépendance),

il est 17h30, la ville grouille de monde. On suppose alors qu’un feu d’artifice va être tiré ce soir. On se dirige vers le parking réservé aux camping-cars (au bord de la mer et gratuit alors que les parkings pour voitures sont payants !!!). Et là, au milieu de la foule déjà en place (4h en avance) pour assister au feu d’artifice, une place (la dernière) nous tend les bras. N’est-on pas chanceux ? À 21h, tout le monde grimpe sur Carapatte pour avoir une vue imprenable.

Et comme nous sommes un jour particulier, la police nous autorise à passer la nuit ici malgré le panneau «no overnight parking», panneau qui nous a tant embêté pendant tout notre séjour aux USA…

Le lendemain, on part en mer observer des baleines à bosse.

Elles viennent dans le coin passer l’été et se nourrir avec leur petit, né quelques mois plus tôt plus au sud.

Après 4h30 de croisière on rentre au port des images plein la tête.

On finit notre visite des villes historiques de l’est des États-Unis par Boston.

On suit le Freedom Trail, un parcours balisé qui arpente les rues de la ville pour nous faire découvrir les principaux bâtiments historiques.

Le nouveau capitol

et l’ancien, d’où a été lue la déclaration d’indépendance (écrite quelque temps avant à Philadelphie, souvenez-vous).

Un passionné d'histoire passe ses journées à imprimer le texte de la déclaration d'indépendance dans sa petite imprimerie d'époque.

On entre dans King's chapel, qui invite plutôt à la sieste qu'à la prière !

Et ceux qui ont trop dormi pendant la messe ont droit à une tête de mort sur leur stèle...

On finit notre marche par la visite de l'USS Constitution (1797), une frégate en bois apartenant à la marine américaine.

On file ensuite vers le Vermont. C’est ici qu’habitent Tim et Joan, les parents de Jodi, ma collègue. On est super bien accueilli.

On découvre des américains bien différents de ceux qu’on avait déjà croisés. Thomas passe de longues heures à discuter avec Tim de politique, d’histoire et de culture. Ce sont des gens très ouverts et très cultivés. Les enfants profitent du merveilleux environnement (lac, rivière, pré).

Merci beaucoup pour votre accueil.

On quitte les États-Unis en passant par le lac Champlain.

Un dernier joli bivouac...

Et quelques kilomètres plus au nord, on franchit la frontière.

Dans quelques heures nous serons à Montréal ; notre belle aventure se termine.

On est si content de l'avoir fait, si content que tout se soit bien passé, si content d'avoir découvert tant de magnifiques paysages, si content d'avoir rencontré des gens merveilleux...

Il y a quelques jours j'étais impatiente de rentrer, de retrouver notre maison, de l'espace, du confort, mais maintenant je ne sais plus... Il va falloir un petit moment de réadaptation et puis la vie va reprendre. Mais rien ne sera plus comme avant.

D'ici quelques semaines, je vais essayer d'écrire un petit bilan de notre année.

A bientôt 

Nous y voici, nous y voilà.

Évidemment, on n'a pas du tout l'intention de s'aventurer avec Carapatte dans les rues de Manhattan. Encore une fois, vive internet et merci aux voyageurs qui nous ont précédés et qui ont pris le temps d'y mettre des bons plans.

Nous nous dirigeons donc sur Staten Island (un des «quartiers» de New York), proche de l'embarcadère du ferry qui permet de rejoindre Manhattan gratuitement, en 25 minutes, toutes les 30 minutes. On y arrive en fin de journée, espérant trouver facilement une place pour stationner (les gens qui viennent ici en voiture pour ensuite aller travailler à Manhattan devraient avoir libérer les lieux). Eh bien, ce soir-là, il y a un match de base-ball et le terrain est juste à côté de l'embarcadère, donc beaucoup de voitures sont garées le long de la rue ! On s'éloigne un peu et on trouve quand même une place. Super ! C'est gratuit et juste en face de Manhattan. La vue est magnifique.

Vers 22h, on est tous prêts à se coucher pour être en forme le lendemain. Et là... le frigo se met à sonner ; on n'a plus de gaz ! On se remet donc en route à la recherche d'une station service qui vend du propane. Après 1h de circulation dans tous les sens et de multiples demandes, on abandonne et on échoue sur le parking d'un super marché pour la nuit. Tant pis pour la belle vue... Le lendemain, on reprend nos recherches qui restent toujours infructueuses. On finit par apprendre, au bout de 2h, que c'est interdit de recharger des réservoirs de gaz sur Staten Island. Misère ! On va donc devoir se passer de frigo et de cuisinière pendant 3 jours. On achète des sacs de glace pour sauver ce qu'on a dans le frigo et des petites bouteilles de gaz qu'on branche sur notre barbecue pour cuisiner un minimum.

Bon, et si maintenant on rejoignait Manhattan. On retourne vers le ferry et là, plus une seule place de libre. On essaie dans les rues plus éloignées et on finit par trouver notre bonheur : une grande place, gratuite, sans limite de durée. Quelques minutes plus tard, la famille Sérouart part enfin à l'assaut de Manhattan. Ouf !

Le soir en rentrant, on change Carapatte de place, pour se remettre proche du ferry, face à la baie. Que c'est beau !

Le premier jour, on reste dans le sud de Manhattan, dans le financial district.

De nouvelles tours sont en construction pour remplacer les tours jumelles. La plus grande aura une hauteur de 1776 pieds (541 m) en référence à l'année de l'indépendance des USA.

Je passe mon temps le nez en l'air. C'est tellement impressionnant toutes ces tours, si proche les unes des autres.

La bourse

À chaque fois, on prend le ferry et on passe tout proche de la statue de la liberté.

Elle a été offerte par la France pour célébrer le centenaire de la déclaration d'indépendance américaine et inaugurée en 1886.

Le lendemain, on prend le métro pour aller un peu plus au nord.

L'Empire State building,

et la vue d'en-haut.

Times square (ça grouille de monde !)

Manon est dans son élément.

Pretty Woman !

On rentre épuisés, mais notre petit tour en ferry nous offre de belles vues illuminées. On admirera même un feu d'artifice pendant notre traversée. On est gâté !

Et le troisième jour, on enfourche nos vélos (on loue un tandem), pour découvrir le côté «nature» de New York.

On suit l'Hudson river (à l'ouest) pour atteindre Central Park et on redescend en longeant l'east river (à l'est !).

On y retrouve le Peacemaker et ses marins qu'on avait croisés à Savannah il y a quinze jours.

Quelques uns des ponts qui enjambent les rivières.

Le pont de Brooklin

Le pont de Washington (à 2 étages)

Fin de la balade. Ouf !

Puis on quitte Manhattan pour de bon, avec un petit pincement au coeur, mais trois jours de ville, de marche, de chaleur, de nuits peu reposantes, c'est épuisant. Il nous reste plein de quartiers à découvrir. On reviendra. Enfin... je reviendrai, car Tom n'est pas séduit par cette ville. Moi, je la trouve impressionnante et belle.

Notre première destination dans cet état est Gettysburg, bien connue des historiens certainement. Ici, eu lieu une célèbre bataille, tournant de la guerre de sécession (toujours elle).

La bataille de Gettysburg (par Thomas)

1^er Juillet 1863, l’avant-garde des troupes Nordistes (``l’Union``) du général Meade, atteigne le Nord de la petite ville de Gettysburg, Pennsylvanie, ou elles rencontrent l’armée sudiste (``la Confédération``) du général Lee. Au début de la bataille, les Sudistes sont largement en surnombre et la cavalerie Nordiste fait de son mieux pour permettre aux renforts d’Arriver. Mais à la fin de la journée, l’armée de Meade bat en retraite à travers Gettysburg et se retranche sur les hauteurs au sud-est de la ville. Les Confédérés se positionnent sur les collines à l’ouest.

Le 2 juillet, le gros de troupes des deux camps sont en place. Lee attaque au Nord et au Sud afin d’extirper les Nordistes solidement ancrés sur leurs positions. La journée se solde par de lourdes pertes des deux côtés, sans modification significative des position.

Le 3 juillet, Lee prend une décision qui s’avèrera désastreuse : charger au centre. Cette position Nordistes est bien défendue par des batteries d’artillerie et des ``fortifications`` non militaires : des clôtures en bois et un muret de pierre. Lee comte démanteler tout cela avec son artillerie. Un duel d’artillerie de 2 heures, engageant plus de 200 cannons, ne parvient pas à réduire les défenses Nordistes. C’est alors que l’ordre est donné à 12,500 Confédérés de charger les lignes ennemies ; c’est la ``Pickett’s charge``, du nom du Major Général commandant cet assaut. L’artillerie Nordistes va décimer les troupes Sudistes avançant, à l’ancienne, en rangs serrés, avec des ``Canisters``, munitions pouvant projeter jusqu’à 75 grosses billes de plomb en une seule bordée. Les soldats Sudistes avancent héroïquement et leur assaut finit au corps à corps sur ``cemetery ridge`` mais sans pouvoir exploiter ce résultat acquis de haute lutte. En une heure, 5000 confédérés sont tués, blessés ou capturés. Lee n’a désormais plus les troupes nécessaires pour poursuivre son invasion de la Pennsylvanie et commence à se replier vers le sud.

La bataille de Gettysburg est considérée comme un tournant majeur de ce conflit (le Verdun de la guerre de sécession) qui marque le début de la défaite des Confédérés. Elle aura coûté 51 000 morts, blessés et disparus à l’Amérique. Dans son discours du 19 novembre 1863, intitulé ``The Gettysburg address`` au cimetière de Gettysburg, Abraham Lincoln tentera de donner un sens à cette tuerie.

La guerre de sessession fera 260 000 victimes et débouchera sur la réunification de tous les états de Etats Unis mais aussi sur des décennies de ségrégation raciale et de lutte pour l’égalité des gens de toutes couleurs ; un combat qui se poursuit de nos jours.

Difficile d’imaginer, en voyant cette belle campagne, que des combats ont fait rage ici.

Un diorama géant sur la bataille

Nous parcourons ensuite tranquillement la Pennsylvanie, en prenant des chemins de traverse. C’est très joli et apaisant ; ça me fait du bien…

Et puis tout à coup, nous voilà en pays Amish.

Les Amish ont décidé de vivre simplement, en dehors du monde moderne. Véhicules, vêtements, techniques agricoles… tout est surprenant.

Une ferme Amish parmi tant d'autres.

Sur les routes, une bande de revêtement plus «souple» pour les chevaux et des zones de stationnement adaptées (pour accrocher son cheval) sont prévues.

Américains «classiques» et Amish se côtoient le plus simplement du monde. On tourne la tête à gauche, on voit un buggy (véhicule à cheval des Amish) et à droite un terrain pour voitures télécommandées (ça ravit les garçons qui y restent un long moment).

On se paye un camping et les enfants retrouvent les joies du feu. Ça faisait si longtemps...

Après cet intermède nature, nous revoilà en ville ; cette fois-ci Philadelphie, capitale mondiale des fresques murales (plus de 3000 peintures ornent les murs de la ville).

Philadelphie est aussi un haut lieu historique. C'est ici qu'a été rédigée la constitution américaine (1781), après la guerre d'indépendance vis-à-vis de l'Angleterre.

Philadelphie a été la capitale des USA de 1790 à 1800, avant Washington.

Independance Hall

Première banque des États-Unis

Marché (lieu d'échanges des marchandises)

Hôtel de ville

Le quartier moderne

On reprend la route en fin de journée : une autre ville nous attend...

Nous traversons plus ou moins rapidement la Georgie, la Caroline du sud, la Caroline du nord et la Virginie.

Nous nous arrêtons d’abord visiter Savannah (Georgie). L’accueil des touristes (même en camping-car) est super. Nous pouvons acheter un permis de stationnement à 7$, valable 24 h, qui nous permet de rester dormir sur le parking du visitor center. C’est la première fois qu’on voit ça ! En plus, on peut prendre gratuitement un bus qui fait le tour de la ville, en descendre et en monter autant de fois qu’on veut.

On se promène dans des petites rues, allant d’un square à l’autre (la ville n’en compte pas moins de 22 !), dont le fameux square où Tom Hanks, alias Forest Gump, s’est assis sur un banc. Pour éviter qu’il ne soit coupé en morceaux par des fans, le banc a été retiré du parc !

La Savannah River est une véritable autoroute ; des bateaux en tout genre y circulent, dont d’énormes porte-container.

Nous montons à bord du Peacemaker, un magnifique trois mâts.

Nous y rencontrons l’un des propriétaires, originaire du Québec ! Nous discutons un moment avec lui et nous nous donnons rendez-vous à New-York dans deux semaines ou à Montréal vers le 15 septembre. Eh oui, ce beau bateau sera quelques jours à quai dans le port de Montréal ! L’accès y est gratuit ; n’hésitez pas à venir y faire une petite visite.

L'hôtel de ville

Nous voilà ensuite à Charleston (Caroline du Sud). Cette ville est magnifique ; on a adoré. L’accueil y est aussi bien sympa : parking en centre-ville pour les camping-cars (10 $ pour 24h) et réseau de trolleys gratuits pour circuler dans les différents quartiers.

Charleston regorge de somptueuses maisons.

De nombreuses familles très riches vivaient ici de la culture du coton ou de la canne à sucre en exploitant beaucoup d’esclaves. Pas très glorieux… En Caroline du Sud, 43% de la population était des esclaves !

L'ancienne prison

C’est à Charleston qu’a commencé la guerre de sécession.

Voici quelques informations historiques pour essayer de comprendre ce qui a conduit à une telle guerre civile (le conflit qui a fait le plus de victimes américaines dans l’histoire des USA).

Il y a d'innombrables disparités, en termes de développement économique, de population, d'infrastructures, entre les deux immenses blocs régionaux du Nord et du Sud. Les divergences d'intérêts entre le Nord, industriel, protectionniste et abolitionniste, et le Sud, agricole, esclavagiste et libre-échangiste, s'aggravent, notamment sur la question de l'esclavage, jusqu'à opérer un véritable clivage Nord-Sud.

• La région des États du Nord comporte 23 États fidèles à l'Union, elle domine, elle est peuplée de 22 millions d'habitants. Stimulée par les inventions de la révolution industrielle, elle est aussi plus industrialisée, peu agricole et connaît un extraordinaire essor économique. Le Nord s'unifie progressivement dans la dénonciation de l'esclavage, toujours toléré par la Constitution.

• La région des États du Sud comporte environ 5 millions et demi de blancs et 3 millions et demi de noirs, elle a un peuplement moins dense (23%) et une économie uniquement dominée par l'agriculture du coton, du tabac et de la canne à sucre, mais dépendante du Nord pour tout ce qui est produits manufacturés ainsi que services financiers et commerciaux. Ces États développent de vastes plantations en exploitant la main-d'œuvre noire, renforçant du même coup l'économie esclavagiste dont le Nord réclame la suppression.

Lincoln est opposé à l'expansion de l'esclavage (bien que n'étant pas opposé à l'esclavage en lui-même, peut-être afin de maintenir l’union ?) dans les territoires détenus par les États-Unis, et sa victoire à l'élection présidentielle de 1860 entraîne une première sécession de sept États du Sud (les États confédérés d'Amérique), avant même que Lincoln ne prenne ses fonctions.

Le président Abraham Lincoln compte bien conserver l’union américaine telle qu’elle a été créée et refuse d’accorder l’indépendance aux États confédérés. Pour cette raison, il refuse de rappeler les garnisons nordistes installées au Sud. Le fort Sumter (dans la baie de Charleston) fait partie des forteresses ainsi occupées. Lorsque les sudistes ouvrent le feu sur ce fort (avril 1861), la guerre éclate.

Un porte-avion de la 2^ème guerre mondiale, présent dans la baie, fait le bonheur des hommes de la famille.

Encore des longues heures de découvertes passionnantes pour eux. Manon et moi allons faire du shopping. Heureusement qu’on arrive bientôt à Montréal car Carapatte commence à être bien chargée !

Nos petits américains d'un jour.

Enfin, deux longues journées de route et 850 km plus tard, nous atteignons Washington. Alors là, on a eu beaucoup plus de mal pour se stationner et dormir. Je ne sais pas s’il y a des bons plans pour les voyageurs, mais en tout cas je ne les ai pas trouvés, et ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant des heures sur internet. Nous sommes restés à l’extérieur de la ville proche d’une station de métro. J’avais repéré qu’on pouvait se garer plusieurs jours (les nuits aussi) sur le parking de la station pour pas cher du tout, mais voilà, c’est un parking à étages donc on ne peut pas y rentrer (on est trop haut). Dommage ! On s’est garé un peu plus loin, sur le parking d’un grand magasin. 30 minutes de métro plus tard, nous voilà en centre-ville.

Pendant deux jours, nous alternons marche en extérieur et visite de musées (à Washington, les musées sont gratuits !). Les garçons m’impressionnent : ils peuvent rester des heures dans un musée, arpenter toutes les pièces, sans se lasser. Tout les intéresse. Il faut dire que les musées américains sont extrêmement bien fait : des films, des écrans interactifs, des objets à toucher…

Nous visitons le musées de l’air et de l’espace : des engins volants en tout genre, du début de l’aviation jusqu’à la conquête de l’espace. Une salle pour enfants leur permet de tout manipuler et de comprendre comment un avion fait pour voler.

Le lendemain nous allons au Museum d’histoire naturelle ; c’est incroyable la richesse de ce musée : animaux marins, mammifères naturalisés, évolution de l’homme, fossiles, roches et pierres précieuses, insectes, squelettes de dinosaures, momies…

Un homme préhistorique plus petit qu'Eliott

Une girafe aux pattes plus grandes que Martin

Un os de dinosaure énorme

Un serpent gigantesque qui vivait au temps des dinosaures et qui pouvait avaler un aligator tour rond.

Bon, on sort aussi un peu des musées (malgré la chaleur étouffante), pour admirer les bâtiments.

Le Capitole,

la Maison Blanche,

quelques belles bâtisses (dont le FBI, moins joli, je trouve ; en bas, au milieu sur la photo),

le mémorial de la 2^ème guerre mondiale,

celui de Washington

et celui de Lincoln.

On s’offre le luxe de manger de délicieux sandwichs dans une boulangerie française. Quel régal ! Vous qui mangez du bon pain croustillant tous les jours, vous ne pouvez pas comprendre…

Einstein et nos petits scientifiques

Nous voilà à Naples (toujours en Floride !). La plage est belle, l'eau est chaude, mais malheureusement il fait gris donc les couleurs ne sont pas terribles. On admire quand même les pélicans planer ou fondre sur des poissons «invisibles».

Le vent est assez fort, les surfeurs et les kite-surfeurs en profitent.

Et puis enfin nous arrivons aux Everglades.

On commence par un tour d'air-boat ; on ne peut pas venir aux Everglades sans faire de l'aéroglisseur !

C'est hyper bruyant, mais avec des boules Quiès c'est correct.

On avance rapidement sur l'eau et les herbes des marais.

On se faufile entre les palétuviers.

Et quand on s'arrête, on peut s'approcher des alligators, pas du tout dérangés par notre présence.

À la fin, les garçons ont pu prendre un bébé alligator dans les mains.

On envisage ensuite de faire une petite marche à travers la forêt et les marais mais on rebrousse rapidement chemin : on est assailli par les moustiques. Ils arrivent même à nous piquer à travers nos vêtements et le répulsif ne semble pas les incommoder.

On se réfugie dans Carapatte et on se demande ce qu'on va pouvoir faire. Il fait une chaleur étouffante (le taux d'humidité avoisine sûrement les 100%) et on n'ose plus ouvrir les fenêtres au cas où nos moustiquaires montreraient des signes de faiblesses face à ses envahisseurs si nombreux.

On file au premier camping qui se présente, on branche la clim et on ne bouge plus. L'après-midi sera longue ; heureusement qu'on a encore des films à regarder.

Bon, on est quand même pas venus jusqu'ici pour rester enfermer sans rien voir. Le lendemain, on s'arrête au point de départ d'une boucle de 24 km à travers les marais. On peut la faire en petit train (cher) ou en vélo (gratuit). On choisit le vélo ! La ranger nous affirme que comme il n'y a pas d'arbre, donc pas d'ombre, il n'y a pas de moustique. Impeccable ! En fait, on part juste à deux, Tom et moi ; les enfants restent dans Carapatte, mangent des glaces, regardent un film, travaillent (un peu), se chamaillent (beaucoup)...

La ballade est plutôt sympa, on voit quelques animaux

et à mi-chemin on monte sur une tour d'observation pour admirer... de l'herbe à perte de vue ! Oui, mais de l'herbe avec les pieds dans l'eau. C'est ça les Everglades.

On a eu bien chaud car 24 km sans le moindre arbre pour nous faire de l'ombre alors qu'il fait près de 35 degrés, c'est dur. On pense alors à nos amis cyclistes qui font bien plus de km tous les jours... Chapeau les amis !

Après avoir fait le point le plus au nord-ouest des USA (état de Washington), le plus au sud-ouest (sud de la Californie), nous voilà le plus au sud-est de notre périple dans ce pays. On remonte maintenant plein nord. Plus que 2500 km et on est à la maison ; 24 heures de route nous indique le GPS. Nous, on va traîner encore un peu...

Nous roulons un moment sur une petite bande de terre entre l'océan et une lagune. Malheureusement, des hôtels, des immeubles et des belles maisons nous cachent la vue et l'accès à la plage n'est pas évident. Nous nous arrêtons à Avalon State Park et profitons d'une belle plage, d'une eau turquoise et de jolies vagues. Super !

Aujourd'hui, nous partons dans l'espace : journée au Kennedy Space Center.

Nous y arrivons vers 10h et sommes les derniers à quitter les lieux à 19h !

Nous découvrons le hangar dans lequel sont assemblées les navettes et les fusées et au loin la zone de lancement.

Dans une salle de contrôle reconstituée, nous assistons à un lancement. Nous ressentons le stress de tous les ingénieurs devant leurs écrans et nos sièges tremblent sous l'effet du souffle.

Nous montons à bord d'un simulateur et vivons l'expérience d'un décollage. On se retrouve collé au fond de nos sièges et secoué un bon moment avant qu'on atteigne notre vitesse de croisière. Impressionnant !

Pendant 1h30 (deux flims Imax 3D de 45 minutes), nous nous retrouvons dans l'espace à bord de la station orbitale ou du téléscope Hubble. On flotte comme les astronautes...

Quelle est belle la Terre vue de là-haut !

Pour finir, les garçons essaient de faire alunir un module. Pas évident.

Bref, on a passé une super journée et Guillaume a trouvé sa vocation : il sera astronaute...

Dernière escale en Floride : Sainte Augustine.

Sa plage est sympa, mais les vagues et les courants assez forts. Ça ne nous empêche pas de nous rafraîchir et même plus pour les garçons. Un énorme orage les obligera à rejoindre le camping-car. Les éclairages, avant et après l'orage, sont vraiment jolis.

Sainte Augustine est la plus vieille ville des États-Unis, fondée en 1565 par les espagnols. On y voit de vieux bâtiments dont une toute petite école. Elle est retenue par des chaînes pour ne pas s'envoler en cas d'ouragan !

Anglais et espagnols se sont souvent battus ici pour la possession de la Floride. Les espagnols y avaient construit un fort qui leur a permis de résister aux assauts.

Le collège Fragler est très joli.

Et voilà, c'est fini pour la Floride. Maintenant, direction Washington, avec quelques arrêts en route. 

Nous arrivons en Floride après avoir traversé en coup de vent le Mississippi (l’état, pas le fleuve) et l’Alabama. On s’arrête au visitor center chercher des infos sur tout ce qu’on va pouvoir faire dans cet état. Quand je demande à la dame si on peut rester sur l’aire de repos pour la nuit, elle me répond en chuchotant　: « Vous pouvez rester ici pour vous reposer pour la nuit, pas pour dormir.» Message reçu, on va se reposer alors… De toutes façons, étant donné la chaleur on a un peu de mal à dormir.

À Pensacola, les garçons passent une bonne journée au musée de l’aéronaval : plein de beaux avions de guerre, des films et des cockpits dans lesquels les garçons se prennent pour des pilotes chevronnés.

Qui dit guerre, dit morts ; des tombes à perte de vue et des petits drapeaux américains car aujourd'hui c'est le Memorial Day, en souvenir des soldats morts au combat.

Pendant ce temps, je rédige l’article sur la Louisiane et Manon communique avec ses amies.

On prend ensuite la route en longeant le golfe du Mexique. On dirait qu’il a neigé, mais vu la température…

Le sable est blanc et super fin ici !

On s’arrête dans un parc avec camping. Un peu de confort de temps en temps (eau à volonté, électricité pour mettre la climatisation, Wifi), c’est appréciable.

On découvre un nouveau jeu de palet : il faut envoyer des rondelles à l’autre extrémité du terrain ; le score dépend de la case visée. Les garçons y ont joué des heures.

Pour atteindre la plage on doit traverser des dunes, et là on découvre une mer turquoise magnifique. Une des plus belles plages de notre voyage !

On continue à suivre le golfe et ses plages magnifiques,

mais nous n’y avons jamais aperçu d’ours !

On rentre ensuite un peu dans les terres, découvrir quelques-unes des nombreuses sources de la Floride.

Troy Spring

Une belle piscine naturelle,

de l’eau claire (un peu fraîche),

des rochers pour sauter

et de la boue pour prendre un bain comme des petits cochons : six heures de jeu ininterrompus.

C’est le ranger qui nous demandera de sortir à 19h30 !

Ichetucknee Springs

Deux sources créent de magnifiques piscines ; ça nous rappelle un peu les cenotes du Mexique.

Mais l’intérêt principal de ce lieu est qu’on peut descendre la rivière sur 9 km au milieu d’un décor sauvage.

On est en train de gonfler le bateau quand une énorme averse s’abat sur nous. On se met à l’abri et on attend que ça passe.

Heureusement qu’on n’était pas encore parti sinon le bateau aurait été plein d’eau. Ensuite, nous aurons beau temps. Quelle chance !

On voit plein de tortues, d’ibis, de hérons, de poissons. Le courant nous permet d’avancer tranquillement, sans efforts, en bateau, en bouée ou en nageant.

Quatre heures de descente, seuls au monde (on s’est arrangé pour éviter le week-end car il paraît que c’est hyper chargé et vu la grandeur du parking, on veut bien le croire).

Notre prochain objectif : voir des lamentins.

Première solution envisagée : prendre un bateau et nager à leurs côtés. Plutôt alléchant, mais après réflexion et recherche sur internet, pas très respectueux des animaux, et en plus c'est cher...

Deuxième solution : aller les voir dans un parc de préservation des animaux, une sorte de zoo où ils récupèrent des animaux blessés ou orphelins.

C'est ce que nous avons choisi et on y a vraiment passé une bonne journée. On a pu observer tous les animaux de Floride, de très près.

Des reptiles,

des flamants roses,

des rapaces, dont l'aigle royal (à droite), le symbole des USA,

des spatules roses,

brefs des oiseaux en tout genre avec des becs bien différents.

On a aussi vu des loups, des renards, des lynxs, une panthère et même des ours noirs de Floride. Nos garçons, véritable encyclopédie animalière, pouvaient nous donner des précisions sur chacun (taille, poids...). C'est fou ce qu'on retient quand on est passionné !

Et bien sûr, nous avons vu des lamentins.

Un observatoire sous-marin nous a permis de bien les admirer. Super moment.

L'extrémité du parc donne sur une rivière (qui ne fait pas partie du parc) et nous y avons aperçu des lamentins également. On était bien content d'en voir aussi en liberté.

On continue nos découvertes par une journée «chercheurs d'or». Ce n'est pas de l'or que nous venons chercher, mais des dents de requins fossilisées. Équipés comme de vrais amateurs (passoire, boîtes en plastique trouées au fond, pelle), nous voilà les pieds dans la Peace River.

Un coup de pelle pour ramasser de la boue, quelques mouvements circulaires pour séparer les éléments et des yeux de  lynx pour dégotter nos trésors.

Et voilà le résultat : des dizaines de petites dents de requins !

Ces dents datent du miocène (de 5 à 23 millions d'années). La Floride devaient être enfouie sous les eaux à cette période. En surfant sur internet, j'ai appris qu'un requin peut perdre jusqu'à 20 000 dents dans sa vie ! Elles repoussent ensuite régulièrement.

On a aussi trouvé des dents de raies et des fossiles de coquillages.

On est bien loin de la Floride avec ses golfs, ses parcs d'attractions, ses hôtels de luxe face à des plages de rêve, mais on est agréablement surpris. Finalement, chaque coin du globe à des petits trésors à découvrir.

On est impatient de découvrir cet état connu pour ses bayous, sa cuisine, sa culture, son héritage français...

Une bonne partie de la Louisiane à les pieds dans l'eau et comme tous les véhicules ne sont pas amphibies, il faut construire des routes sur pilotis.

Prêts au décolage !

Les bayous regorgent de vie animale que l'on peut observer de loin,

ou de tout près.

On voit des alligators dans chaque point d'eau. Attention où on met les pieds !

On se rend à Avery Island.

C'est ici que se trouve l'usine qui fabrique le Tabasco. En 1865, Edmund McIlhenny eu l'idée de fabriquer une sauce à base de piments rouges, de vinaigre blanc et de sel. Le Tabasco (et la sauce piquante en générale) est un élément essentiel de la cuisine locale assez épicée.  Depuis le début, c'est toujours la même famille qui produit les petites bouteilles de Tabasco pour le monde entier et utilisant la même recette. En janvier, les graines sont mises en terre dans des serres. En avril, les petits plants sont transplantés dans les champs. En août, alors que le piment est devenu rouge, il est cueilli. Par la suite, il est mélangé avec du sel et est gardé trois ans dans des barils. On le mélange ensuite avec du vinaigre spécial pendant un mois et le tout est mis en bouteille pour la vente. L'usine peut produire 450 000 bouteilles par jour destinées à une centaine de pays.

Quelques kilomètres plus loin, New Iberia nous accueille chaleureusement. Nous y passons de bons moments.

On visite le plus vieux moulin à riz (1912) encore en opération aux Etats-Unis (Konriko Rice Mill).

On va diner dans un restaurant pour goûter à la cuisine Cajun. C'est bon mais épicé !

On est venu dans ce restaurant car le vendredi soir, un groupe de musiciens y joue de la musique Cajun.

Une dame bien sympa nous propose de nous prendre en photo avec le groupe ; on ne peut pas refuser !

Nancy (une super mamie) qui voit qu'on est des touristes vient nous parler, en français. Elle l'a appris avec sa grand-mère il y a bien longtemps. On discute un petit moment et on se quitte en se faisant une belle accolade. Vraiment charmante !

Avant de quitter le restau on demande si on peut dormir sur le parking. Le serveur va demander au patron et nous annonce : «perfectly fine !». Incroyable ! En sortant, Manon nous fait remarquer qu'on est aussi bien accueilli qu'au Mexique ici.

Samedi, nous vivons une journée «Cow-boys».

On reconnaît un cow-boy (ou une cow-girl) à son chapeau, ses bottes, sa ceinture, son jean et sa chemise à carreaux.

Dès leur plus jeune âge, les enfants, sûrement élevés dans des ranchs, ont fière allure.

On passe notre journée à regarder différentes épreuves : dressage, courses autour de barils, lasso...

C'est super sympa. On découvre un monde qu'on ne connaissait pas du tout.

En moins de 10 secondes, ce cow-boy a réussi à attraper un veau avec son lasso et à lui nouer les pattes. Chapeau !

On fait aussi un petit tour dans les rues de la ville qui possède de bien belles maisons dont celle-ci qui est à vendre. Et si on venait habiter en Louisiane ??? On y est tellement bien accueilli qu'on se laisserait bien tenter...

À Lafayette, on va visiter un village Cajun reconstitué. On y est accueilli de façon bien québécoise.

On y voit de nombreuses maisons d'époque. Les murs étaient construits avec la technique du bousillage. Un torchis était préparé à partir de boue et de mousse espagnole (en fait, une plante épiphyte qui se développe en abondance dans la région) puis placé entre des colombages.

Sur le tableau, dans l'école du village on peut voir écrit une phrase que les petits désobéissants (entre 1916 et 1968) devaient écrire 100 fois : « Je ne parlerai pas français dans la classe ou sur le territoire de l'école.»

Du coup, la génération des Cadiens de 40-60 ans ne parlent plus ou peu le français. La raison est que leurs parents furent punis s'ils étaient pris à parler français à l'école. Face à cette malheureuse expérience, ils ont choisi de ne pas apprendre le français à leurs enfants, de peur qu'ils soient punis à leur tour.

Maintenant, Codofil, institué en 1968, est une agence gouvernementale qui a pour mandat de faire tout ce qui est nécessaire pour développer, utiliser et préserver la langue française en Louisiane. On ne retrouve ce programme que dans le sud de cet état parce que c’est là que prend place l’héritage francophone et cadien. Des enseignants francophones sont embauchés pour apprendre le français aux jeunes louisianais.

Nous avons la chance de pouvoir assister à un spectacle de zydeco. Le zydeco est un genre musical apparu dans les années 30 en Louisiane, proche parent de la musique cadienne, incluant de nombreuses influences Blues et Rhythm 'n' Blues. L'instrument de prédilection est l'accordéon, mais aussi le frottoir.

En route pour Bâton Rouge, nous nous arrêtons au lac Martin. On y fait une belle promenade.

Oiseaux, alligators, tortues qui pondent, la vie est partout.

Vous voyez la mousse espagnole qui pend des arbres (vous suivez, je vous en avais parlé un peu plus haut) ?

Sur le bord du chemin un homme s’arrête pour nous montrer une grosse tortue qu’il a attrapée. Il nous avoue que bien que ce soit interdit de les prendre pendant la saison de ponte, il le fait quand même ! Il va la tuer, la manger et nettoyer la carapace pour la vendre à des touristes comme nous, dit-il. Quel idiot ! Les enfants avaient plutôt envie de le dénoncer aux responsables du parc…

Encore un petit restau pour manger de la bonne cuisine (de l'alligator entre autre) et écouter de la musique cajun.

Les garçons ont droit à un hamburger car la nourriture cajun est vraiment trop épicée pour eux.

Puis nous devons traverser le bassin Atchafalaya, le plus grand de la Louisiane.

L’autoroute est construite sur pilotis sur une trentaine de kilomètres.

Pour rentrer dans Bâton Rouge, nous devons traverser le fameux Mississippi.

Sur le Mississippi se trouve amarré un des plus fameux bateaux de guerre de l'histoire américaine : l'U.S.S. Kidd. Tom et les trois garçons y passe toute l’après-midi.

Pendant que les hommes de la famille visitent l’USS Kidd et que Manon reste cuire dans Carapatte, je pars découvrir la ville. Ça fait du bien, ce moment de solitude. Je flâne dans les rues tranquillement. Mes pas me conduisent au capitole, le plus haut des États-Unis. Il a été construit en 1931.

À l’intérieur, j’ai la chance de pouvoir entrer dans la salle où les sénateurs se réunissent ; ils sont en pause actuellement.

Puis je monte tout en haut de la tour (27 étages).

Ensuite, je vais au Louisiana State Museum. On est bien dans les bâtiments ; il fait frais. Il y a des expositions sur l’histoire de la Louisiane, le jazz, l’esclavage et les noirs américains, la vie sur et autour du Mississippi.

Finalement, direction l’ancien capitole, construit en 1849. On dirait un château fort avec des tours et des créneaux.

Il fut le siège du gouvernement de la Louisiane de 1850 à 1932.

Dans le jardin, il y a un wagon de chemin de fer (le wagon de la Reconnaissance), don que chaque état reçu de la France après la libération en remerciement de l'aide apportée par les États-Unis.

Notre bivouac prévu pour ce soir sera le Walmart de Plaquemine. On entre les coordonnées dans notre GPS et en route. Lorsqu'il nous annonce : «Vous êtes arrivés à destination», nous sommes devant une église ! (On apprendra plus tard que le Walmart se trouve quelques kilomètres plus loin.) Bon c'est pas grave, il y a un grand parking avec de l'herbe autour, donc plutôt sympa. Alors que je cherche un robinet pour remplir nos cuves et nos jerricans d'eau potable, un monsieur me demande si j'ai besoin d'aide. Il s'empresse de nous montrer le robinet. La messe ayant lieu dans quelques minutes plusieurs personnes arrivent et viennent nous saluer avec intérêt. Plus tard dans la soirée une dame revient nous voir pour nous inviter le lendemain matin à profiter de sa piscine. C'est le début d'une merveilleuse rencontre.

Nous passons toute la journée du lendemain chez Lynnell et Andy. Les garçons passent de longues heures dans la piscine ou le jacuzzi ;

Andy nous prépare un délicieux gumbo (plat typique louisianais).

Ils nous gâtent comme si on était des amis de longue date : ils nous offrent des petits souvenirs de Louisiane, des DVD et des peluches pour les enfants, des fruits, des légumes, des plats cuisinés surgelés et un fameux kit de cuisine, le Cajun Injector (des sauces, des épices et une seringue, tout pour préparer de bons plats louisianais ; on vous donne rendez-vous cet été à Montréal pour tester tout ça !). Nous finissons même par dormir chez eux. Quel accueil extraordinaire ! En plus de 3 mois passés aux USA, c'est la première fois qu'on est invité ainsi ; est-ce propre à la Louisiane ?

Merci Lynnell et Andy pour votre gentillesse et votre générosité !

On suit ensuite le Mississippi (sans le voir car des digues ont été construites pour éviter les inondations) en direction de la Nouvelle Orléans.

On s'arrête visiter une plantation. Il y en a plusieurs sur la route ; on choisit Laura Plantation. Elle fut construite en 1805 par un français originaire de Caen qui s’est battu pendant la révolution américaine aux côtés de Washington et Lafayette : Guillaume Duparc. Laura est le nom de son arrière-petite-fille, la dernière héritière.

Après avoir été une plantation de canne à sucre (de 5000 hectares) pendant plus de 180 années, la plantation fut abandonnée en 1984. Jusqu'à cette date, la maison n’aura appartenu qu’à 2 familles créoles et le Français y fut la seule langue parlée.

L’architecture de la maison est simple, typiquement créole, avec une galerie sur le devant, et de larges portes permettant à l’air frais venant du Mississippi d’entrer dans la maison. Comme toutes les maisons créoles, celle-ci fait face au Mississippi et est surélevée en cas d’inondation. Contrairement aux maisons américaines qui étaient peintes en blanc, les maisons créoles étaient colorées.

Deux cents esclaves travaillaient sur cette plantation et vivaient dans des cabanes en bois. L'esclavage prend fin après la guerre de sécession (1861-1865).

Notre séjour en Louisiane se termine par la visite de la Nouvelle Orléans, la ville du jazz.

On se contente de déambuler dans le French Quarter (quartier français). C'est assez sympa, mais on souffre de la chaleur alors on s'arrête régulièrement devant des magasins hyper-climatisés qui laissent les portes ouvertes.

«Grande pelouse de la famille Berger». A-t-on des ancêtres louisianais ?

 En tout cas, c'est sûr, des français ont vécu ici à une époque.

Mais il y a aussi eu des espagnols...

Je vais essayer de vous expliquer ça brièvement car c'est assez compliqué.

Entre 1534 (Jacques Cartier découvre le Canada) et 1762, la France contrôle une grande partie de l'est du continent. La Louisiane (nom donné en l'honneur du roi de France, Louis XIV) s'étend alors des grands lacs jusqu'au golfe du Mexique.

 En 1762, la France cède la Louisiane à l'Espagne qui lui rend en 1800.

En 1803, Napoléon la vend aux Américains pour 15 millions de dollars. Il a besoin d'argent pour faire la guerre en Europe. Il vend en fait un immense territoire (en rouge), bien plus grand que la Louisiane actuelle.

C'est clair ? Alors on continue la leçon d'histoire (pour ceux qui veulent).

Pourquoi y a-t-il eu des acadiens, ou cadiens, ou cajuns en Louisiane ?

L'Acadie, colonie fondée en 1604, se distingue par son emplacement géographique (retournez voir la première carte). À l'époque où la France et l'Angleterre colonisent le continent nord-américain, l'Acadie est située entre deux colonies importantes et antagonistes: la Nouvelle-Angleterre au sud et la Nouvelle-France au nord. C'est pourquoi l'Acadie est entraînée malgré elle dans une série de conflits militaires pendant toute son histoire.
De 1604 à 1713, l'Acadie change de mains à sept reprises avant d'être céder aux britanniques.
Pendant une trentaine d'années, la Nouvelle-Écosse connaît la paix et se développe à un rythme exceptionnel. Si bien qu'en 1755, on compte environ 13 000 Acadiens.

Le grand dérangement

En septembre 1755, les autorités britanniques décident d’exporter 7000 Acadiens sur la côte américaine. Massachussets, Caroline, Géorgie, Maryland, New York, Pennsylvanie, aucun état n’était d’accord pour les accueillir et beaucoup d’acadiens sont déportés en Angleterre ou en France.
En 1763, croyant se diriger vers l'un des derniers territoires français de l'Amérique  du Nord, plusieurs Acadiens prirent le chemin de la Louisiane. Ce qu'ils ne savaient pas... la France avait cédé le territoire à l'Espagne. Les Espagnols ont toutefois très bien accueilli les Acadiens. L'excellent traitement que reçurent les Acadiens en Louisiane traversa rapidement l'Atlantique et plusieurs Acadiens qui avaient été exilés en France organisèrent le retour de leurs familles en Amérique.

On en apprend des choses en voyageant !

Nous avons passé notre dernière nuit au Mexique à 300 km de la frontière car la zone frontalière n'est pas la plus sûre du pays. Cinq jours avant notre passage à Nuevo Laredo, 23 corps ont été retrouvés (pendus ou décapités) : règlement de compte entre cartels de drogue.

Nous faisons la route sans problème.

Ce n'est pas aux USA qu'on verra ce genre d'engin sur les routes ou des bergers faire paître leur troupeau sur le bord de l'autoroute !

Côté Mexique, nous rendons notre permis de circuler et passons au bureau de l'immigration faire tamponner nos passeports.

Nous franchissons ensuite le Rio Grande et faisons établir nos petites cartes vertes américaines valables trois mois.

Comme tout est simple ! Rien à voir avec les frontières d'Amérique centrale.

Nos premières journées au Texas se font sous la pluie : orages, vents violents et trombes d'eau s'abattent sur nos têtes. Nous sommes obligés de nous arrêter sur le bord de l'autoroute car la visibilité est réduite à néant et même de nous réfugier sous un pont car certaines fenêtres ne sont pas suffisamment étanches (on n’avait jamais eu autant d’eau) !

À San Antonio, nous faisons des courses dans un grand centre commercial. Quel bonheur de retrouver de la compote, des beaux rayons de viande, des bagels, des produits surgelés en grande quantité !

Et de l’eau potable qui coule des robinets, quel luxe !

Quelle propreté aussi ! On ne voit plus des millions de déchets le long des routes. C’est agréable pour les yeux.

Malgré cela, le passage du Mexique aux USA est un véritable choc culturel.

Mais où sont les enfants ? On en voyait tant au Mexique. Ici, il y en a certainement beaucoup moins ou ils restent enfermés chez eux avec télé, ordi, console, iPod ?

Pourquoi des gens, tellement en sur poids qu’ils se déplacent en fauteuil roulant électrique, continuent de manger goulûment des hamburgers ?

Pourquoi est-il interdit de rester pour la nuit dans un endroit charmant, dans une rue, au bord d’un immense parc ? À ce propos Guillaume nous a fait une remarque judicieuse : au Mexique on a le droit de dormir partout, mais on doit faire attention à la sécurité, et aux USA, il n’y a pas trop d’insécurité, mais on ne peut pas dormir où on veut.

Pourquoi d’aussi grosses voitures flambant neuves ? Pourquoi d’aussi immenses camping-car pour deux ?

Il va me falloir un petit moment pour me réhabituer à voir tout ça, sans pour autant l’accepter…

Nous passons une journée dans le centre de San Antonio.

On suit le River Walk, une promenade le long d’une rivière artificielle.

Puis on va voir le fort Alamo (où ce qu’il en reste). Davy Crockett, ça vous dit quelque chose ? C’est ici qu’il est mort (en mars 1836) en se battant contre les mexicains. Eh oui, avant le Texas appartenait au Mexique.

Nous croisons de nombreux jeunes soldats de l’US Air Force en uniforme qui se promènent avec leur famille. Les membres de la famille portent des gros badges sur lequel il est écrit : «Fier d’être le père, ou le frère, ou la mère… d’un soldat qui s’est engagé pour défendre son pays.» Ça me laisse pantoise ; comment peut-on être fier de quelqu'un qui a choisi de faire la guerre…

Nous visitons aussi quelques une des missions construites au sud de la ville. On en profite pour faire un petit cours d’histoire aux enfants et comme elles font partie d’un parc national, les garçons retrouvent avec plaisir les livrets de Junior Ranger et les badges qui vont avec.

Ces missions ont été établies par des missionnaires franciscains au début du 18^ème siècle. Le gouvernement espagnol envoya des missionnaires afin de convertir les populations indigènes au catholicisme. Les moines leur enseignaient aussi l’espagnol et leur apprenaient des techniques nouvelles : maçonnerie, charpenterie, tissage, agriculture…

Les indigènes venaient dans ses missions de leur plein grès ; ils y trouvaient une protection contre les attaques des indiens venus du nord. Par contre, ils perdaient une bonne partie de leur culture, leur langue et même leur nom. Un grand nombre mourait, atteints de maladies européennes qu'ils ne savaient pas combattre.

Le bilan de ces missions est donc très mitigé.

Mission Concepcion

Mission San José

Elle a été rénovée et on peut y voir l’église, le couvent,

mais aussi les habitations des indiens, le système d’irrigation et le moulin à eau.

Les hommes dans le bastion.

 Missions Espada

On reprend la route vers l'ouest. Le Texas est vraiment le pays du pétrole !

On passe une super journée au George Ranch Historical Park.

Quatre générations ont vécu sur les lieux et on fait fortune (élevage, culture puis pétrole et gaz).

La maison de 1830 (le Texas appartenait alors encore aux Mexicains).

Seulement une génération plus tard (1860), la taille de la maison n'est plus du tout la même et le confort est bien meilleur.

Troisième génération - 1890

Les règles de vie à cette époque sont très strictes. Les enfants de moins de 14 ans mangent à la cuisine, ne doivent jamais faire part de leur opinion ou de leurs envies, portent des bermudas (les garçons, évidemment) qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente.

À partir de 14 ans, ils peuvent manger avec leurs parents dans la salle à manger, mais ils doivent au préalable avoir appris les 200 règles de bonne conduite ! Ils n'ont pas le droit de parler à moins qu'un adulte leur pose une question et ils ne doivent pas changer de sujet.

Quatrième génération - 1930

Cette maison nous a beaucoup plus ; on n'est pas très difficiles !

Elle ressemble beaucoup à la maison de Néris.

On a pu voir un forgeron travailler.

Et des cow-boys nous ont fait une démonstration de leur savoir-faire. Leur précision est impressionnante !

Un premier lance un lasso autour du coup ou des cornes du veau,

un deuxième autour des pattes arrières,

et un troisième le couche au sol.

Nous, on a essayé, les pieds sur le sol, avec une cible immobile ; eh bien c'est pas évident du tout.

Nous décidons ensuite d'éviter Houston (on n'aime pas trop les grandes villes, pas facile avec Carapatte), donc direction la côte.

Nous ne l'avons pas du tout regretté. Les garçons se sont baignés à Galveston puis nous avons mis Carapatte sur un ferry (gratuit, c'est à souligner) pour rejoindre Port Bolivar.

Ici toutes les maisons sont sur pilotis. Il faut oser habiter tout au bord de l'eau dans une région soumise aux ouragans !

Photo clin d'oeil : la photographe qui prend beaucoup de photos en roulant ; on ne peut pas s'arrêter toutes les 5 minutes...