Mariage, panne et papillons
Nous quittons San Miguel de Allende et nous dirigeons vers le sud pour atteindre le lieu de notre prochaine découverte : les papillons monarques.
Il est 16h, nous nous mettons en quête d'un endroit pour dormir ; un petit village se présente, on aperçoit le clocher d'une église au loin, on s'y dirige. Les habitants nous accueillent chaleureusement et nous disent qu'il n'y a aucun problème pour qu'on passe la nuit sur la place.
Une fois installés, nous marchons dans les rues et sommes attirés par de la musique qui provient d'une cour : c'est un repas de mariage. Quelques minutes plus tard, nous voilà assis à une table au milieu de dizaines de convives ; on nous sert à boire et à manger tout naturellement ! Tom et les deux grands y retourneront jusque tard dans la nuit pour danser dans la rue comme tous les membres de la famille. Nous sommes tous invités à venir se joindre à eux pour le repas du lendemain midi. Quel accueil incroyable !
Nous reprenons notre route et devons monter à plus de 3000 m. La dernière montée (12 km bien raide) se passe sans encombre, mais une fois au sommet, Carapatte fume et se vide de son huile de transmission ! Nous voilà immobilisés pour 3 jours sur le parking du sanctuaire des papillons monarques. Nous devons attendre la venue du mécanicien du petit village. Tom l'accompagne pour rechercher de l'huile.
Plus de fuite ; le mécanicien nous explique que le joint de la boite de transmission a eu chaud mais qu'on peut reprendre la route.
À la prochaine grande ville, on préfère quand même faire changer ce joint pour éviter une autre mauvaise surprise.
Après 5 heures de travail acharné et le paiement d'une somme dérisoire nous voilà prêts à rouler sereinement.
Si Carapatte montre de temps en temps des signes de faiblesse, de notre côté, tout va bien. Il faut dire qu'on se ménage ! On veut bien manger des fruits et des légumes qui proviennent d'un marchand ambulant, mais de la viande stockée à l'air libre et à température ambiante ou de la peau de porc frit dans de l'huile «noire» sur le bord de la route, on n'a jamais testé...
Bon et les papillons dans tout ça !
Les papillons monarques sont une race à part. C'est en effet, l'unique espèce de papillon à migrer. Ils vivent durant la saison chaude, au nord des Etats-Unis et au sud du Canada et migrent l'automne venu vers le Mexique, principalement vers l'Etat de Michoacán et l'Etat de Mexico, dans les forêts d'oyamels (sorte de sapins).
Entre 100 et 140 millions de papillons monarques migrent vers le Mexique chaque année.
L’odyssée aussi spectaculaire que fascinante dure un mois à raison d'une centaine de km par jour, parfois jusqu'à 130 km lorsque les vents sont favorables, avant d'atteindre l'une des quelque trente zones d'hivernage situées dans cette région du Mexique central.
Les papillons utilisent les courants atmosphériques qui leur permettent de planer et parcourent entre 3900 et 4500 km.
Le cycle de vie d'un papillon monarque varie de 2 a 3 semaines, mais à l'approche de l'automne, la dernière génération, celle qui migrera, pourra vivre jusqu'à 8 mois. Une fois arrivés dans leur habitat hivernal, les papillons monarques s'établissent à une altitude moyenne de 3000 m qui varie plus ou moins en fonction des conditions climatiques du moment. Au cours de la saison, il est rare qu'ils restent sur le même arbre, ils voyageront donc au sein de la forêt.
Les enfants font la montée à cheval pendant que les parents font la grimpette jusqu'à 3500m d'altitude en 45 minutes.
Le spectacle est vraiment époustouflant !
Les branches des arbres plient sous le poids des papillons.
Une pause sur la place d'un village, nous permet d'assister à une fête traditionnelle.
Décidément, les méxicains sont bien fêteurs !