Cap au nord

Le Mexique est grand, très grand ; de Oaxaca à la frontière des USA, on doit parcourir 1600km ! Nous roulons beaucoup (enfin 200-250 km par jour) et faisons deux pauses dans des villes coloniales sur notre chemin.

Queretaro

La ville où rien ne va plus, mais où tout se finit bien.

Carapatte a besoin de se refaire une santé. Il nous faut trouver un garage automobile pour changer la pompe à essence ; on en a assez de s'arrêter sur le bord de la route (dans des endroits pas toujours sécuritaires) pour la laisser refroidir. On arrive laborieusement à se traîner jusqu'à un garage qui peut nous prendre sur le champ. Une fin d'après-midi et une bonne partie de la journée du lendemain sont nécessaires pour faire les travaux. On repart sereins vers le camping que j'avais repéré, 15 km au nord. Mais là, misère, on s'aperçoit que de l'essence fuit de la cuve. Il va falloir retourner au garage demain. Heureusement qu'on n'était pas parti trop loin...  Après six heures de travail, le réservoir à essence est raccroché sous Carapatte, mais il est trop tard pour prendre la route ; on passe donc la nuit dans le garage. Eh oui, on ne peut pas toujours dormir sous les palmiers ou face à Monument Valley !

La cuve d'eaux noires a fuit il y a quelques jours et Tom avait fait une réparation qui malheureusement n'a pas tenu. Il passe une bonne partie de la soirée, au camping, sous Carapatte à démonter la pièce défectueuse. Demain, nous irons dans un magasin de bricolage chercher de quoi faire la réparation. En attendant nous ne pouvons plus utiliser nos toilettes ; heureusement qu'on est dans un camping avec des sanitaires. Trouver le Home Dépôt de Queretaro n'a pas été chose facile : plus d'une heure à rouler sur les boulevards périphériques de la ville, à se perdre dans tous les échangeurs, à demander notre chemin à des mexicains qui nous répondent la plupart du temps «todo derecho (tout droit)». Enfin, Tom trouve ce dont il a besoin et reprend sa position «favorite», couché sous Carapatte.

Alors que nous sommes bien «zen» sur le périphérique de Queretaro, à la recherche de notre direction, au milieu d'une circulation dense, un policier à moto se profile dans le rétroviseur et nous fait signe de le suivre... Mais quelle galère, on va pas se prendre une amende en plus ! L'infraction : on roule sur le périphérique et c'est interdit avec un véhicule lourd ; on doit rouler sur la voie latérale, là où il y a tous les feux et les ``topes`` (dos d'âne)... «Permis, papiers du véhicules...» ; on tend des photocopies, au cas où le policier ne veuille pas nous les rendre. On est vendredi, il nous dit qu'il va prendre la plaque d'immatriculation, l'apporter au poste de police, et qu'on pourra la récupérer lundi en payant notre amende. C'est pas possible, on doit sortir du pays le 11, on ne peut pas perdre encore trois jours ici ! Tom parlemente, lui dit que c'est difficile pour des étrangers de lire tous les panneaux vu la densité du trafic, qu'on doit faire réparer rapidement  notre véhicule et il lui demande d'être magnanime. Le policier nous demande alors comment on compte payer pour notre faute, l'amende étant de 830 pesos (64 $, 45 euros). On suppose qu'il voulait qu'on lui donne de l'argent tout de suite pour qu'il nous laisse partir (eh oui, les policiers mexicains sont parfois corrompus). Tom lui répond qu'il ne sait pas, qu'il aimerait son aide pour nous rendre chez notre garagiste et qu'il ''oublie'' l'infraction ! Culotté non ? Après quelques minutes, notre policier finit par accepter. Non seulement on ne paie pas l'amende, mais en plus on est escorté par la police jusqu'à notre destination. Vive la diplomatie française ! Ça fait trois fois qu'on évite la ''multa'' (l'amende).

Avec Manon, on a quand même profité de l'immobilisation de Carapatte pour aller visiter la ville  ; Tom supervise les travaux dans sa position préférée et les garçons jouent aux légos. Le courant passe avec les trois garagistes, Julian, José et Ricardo, et nous nous quittons avec émotion.

Queretaro une belle ville coloniale, avec plein d'églises,

de petites rues sympas,

et de belles maisons.

Malgré cela, nous ne sommes pas mécontents d'en partir !

San Luis Potosi

La ville où le ciel nous envoie notre sauveur

Nous entrons à San Luis Potosi et forts de notre expérience de Queretaro nous faisons doublement attention à la signalisation ; à gauche : ''Centro'' ; à droite : pas d'indication. Nous prenons à gauche pour visiter le centre ville. Un policier municipal nous suit et nous arrête : ''C'est interdit aux camions à gauche''. ''Ah bon, on n'a pas vu de panneau''. Le policier sort son carnet de contravention ; Tom commence à parlementer mais le fonctionnaire ne veut rien savoir. Tom poursuit sa plaidoirie : ''On n'a pas vu de panneau, on vient pour découvrir votre pays, ne nous verbalisez pas Senior...'' Le flic s'entête ; cette fois, on va l'avoir notre amende... Quand soudain, venu de nul part, 4 pick-up chargés de 20 policiers armés comme des SWAT (GIGN américain) s'arrêtent à notre hauteur...

Le Chef de la Police de l'Etat où nous nous trouvons ('le Commandant ''Juan Luis'' en personne) engage de notre policier intraitable et le somme littéralement de nous escorter jusqu'à un lieu sûr où aucun policier ne viendra nous déloger ! Le policier zélé tente d'expliquer notre infraction mais notre ange-gardien n'en n'a cure. Il nous laisse son numéro de tél et son adresse émail : ''Au moindre problème : appelez-moi ! Estamos aqui para servirle (nous sommes là pour vous servir)''. Nous le remercions chaleureusement.

Le policier tout penaud nous accompagne  dans la cours d'un hôtel 4 étoiles où nous passons la nuit pour 30 pesos (2 EUR). Avant de le quitter, Tom lui signale qu'un de ses feux de stop ne fonctionne pas (après tout, c'est notre jour de chance !) et lui serre la main amicalement : ''Que le vaya bien !'' (bonne route !)...et sans rancune... Lui aussi a dû avoir du mal à y croire ! Les Carapattes sont joyeux et stupéfaits : on vient de vivre le truc le plus extraordinaire de notre voyage !

Idéalement situés, en plein coeur de la ville, nous partons arpenter les rues ; encore de belles églises

et de beaux bâtiments coloniaux.

 

Une pause glace pour se rafraîchir car malgré l'altitude (près de 2000m), il fait chaud !

Nos deux petits clowns font bien rire les passants en jouant sur une bouche d'aération.

 

Nous voilà arrivés dans le nord du Mexique. Demain nous passons la frontière ; retour aux USA après 4 mois au Mexique et 2 mois en Amérique centrale. 　

Comments

[Colette Génichon]

Adieu le Mexique ! Vous pourrez demander à Grand'mère si elle en a d'aussi bons souvenirs que vous. Car vous, en plus de tout le reste, le charme pour ne pas avoir d'amende, et les deux clowns avec leurs glaces et leurs gros ventres. Vous tâcherez de nous faire rire encore autant à Néris. D'accord, Eliott et Martin ?

Bises à tous les 6. Vous êtes super.

Colette